L’empreinte d’une rose : FM Group, mesurer pour progresser

« Mesurer nous apporte non seulement des chiffres, mais aussi de la motivation », affirment les responsables RSE Koen Druijf et Dionne Rens. De petits pas, comme passer à l’électricité verte ou tester des fleurs sans housse plastique, montrent comment la durabilité peut être à la fois concrète et agréable.

Pour le fleuriste, cela signifie une histoire plus forte à partager avec ses clients. Car de plus en plus, les consommateurs ne demandent pas seulement un beau bouquet, mais aussi son origine.

Alors que Porta Nova se concentre sur l’empreinte de sa Red Naomi, FM Group s’intéresse à l’empreinte de l’entreprise : les émissions totales de tous les sites, des collaborateurs et des processus. De l’électricité pour les chambres froides aux voyages d’affaires et aux trajets domicile-travail.

« Nous avons commencé à collecter des données en 2021, notre année pilote », explique Dionne Rens. « D’abord très basique - électricité, chaleur, déchets - puis de plus en plus détaillé. Aujourd’hui, nous avons cartographié tous les sites logistiques néerlandais et travaillons vers une réduction de 50 % d’ici 2030. »

En 2021, il n’y avait encore aucune obligation. « Nous avons simplement commencé », dit Rens. « En tant que grand acteur de l’exportation florale, nous avons une responsabilité. Nous voulons être en avance, pas courir derrière. »

Les premiers résultats ont immédiatement montré que mesurer en valait la peine. Petit à petit, l’électricité grise a été remplacée par de l’électricité verte, ce qui a entraîné une baisse sensible des émissions. « Certaines mesures sont simples, d’autres beaucoup plus complexes », ajoute Druijf. « Verdir le transport est par exemple difficile : les camions électriques sont chers et ont encore une autonomie limitée. Et nous n’avons pas toujours d’influence sur les trajets domicile-travail. Pourtant, nous voulons avancer aussi sur ce point, en convertissant progressivement notre flotte de leasing vers l’électrique. »

Les approches de Porta Nova et de FM Group diffèrent, mais se complètent. « Porta Nova calcule l’empreinte produit : combien de CO₂ coûte une rose, de la bouture à la tige, selon la méthode européenne FloriPEFCR. Nous regardons l’empreinte entreprise : les émissions de toute notre activité », explique Rens. « Les deux visions sont nécessaires pour obtenir une image honnête de la chaîne. »

« Prenons la rose FUTURA de Porta Nova », ajoute Druijf. « L’idée qu’avec quelques centimes de plus vous achetez immédiatement une rose durable semble simple, mais en réalité, c’est bien plus complexe. Et cela vaut autant pour Porta Nova que pour nous en tant que maison de commerce. Notre défi est de rendre l’ensemble du processus aussi transparent et efficace que possible, afin que le surcoût d’une FUTURA reste juste et que la valeur de la durabilité devienne visible pour le client. »

Mesurer semble plus simple qu’il ne l’est en réalité. « L’électricité et le gaz apparaissent sur les factures », dit Rens. « Mais l’emballage, c’est plus compliqué. Une housse peut varier en poids et en matériau. Sans ces données, on reste dans l’approximation. Heureusement, un projet sectoriel est en cours pour rendre cela plus transparent. »

Les trajets domicile-travail constituent aussi une catégorie difficile. « Nous sommes installés dans une zone industrielle près de Schiphol, idéale pour le commerce mais mal desservie par les transports publics », raconte Rens. « Certains collègues viennent à vélo, mais beaucoup prennent la voiture. Nous devons trouver des solutions intelligentes, comme électrifier davantage la flotte ou encourager l’usage des transports en commun et du vélo. »

Mais mesurer donne aussi de l’énergie. « Depuis peu, nous utilisons un outil interactif de Greenhouse Sustainability », explique Rens. « On y voit immédiatement l’effet des choix - comme l’achat d’électricité verte. Cela rend la durabilité concrète et motive à poursuivre les améliorations. »

Le message de FM Group aux producteurs est clair : commencez simplement. « Pas besoin d’attendre que tout soit parfait », dit Druijf. « Plus tôt vous commencez, plus tôt vous pourrez rendre visibles vos améliorations. »

L’urgence est déjà visible dans la grande distribution. Druijf : « De grandes enseignes allemandes ont demandé aux producteurs : pouvez-vous cultiver sans produits nocifs pour les abeilles d’ici trois ans ? Ceux qui ont répondu non ont été exclus. Ceux qui avaient déjà pris des mesures ont pu rester. » Croyez-nous - il en sera bientôt de même avec les empreintes. Les grands clients n’achèteront plus que chez des acteurs capables de démontrer leur impact. Ce n’est pas un hasard si l’Union Européenne a validé une méthode pour calculer les empreintes des fleurs coupées et des plantes en pot.

FM Group y voit un rôle clair. « Nous sommes au cœur de la filière », dit-il. « Nous pouvons rendre visibles les efforts des producteurs auprès des fleuristes et des consommateurs, tout en transmettant la demande du marché vers la production. Ainsi, nous accélérons le mouvement. »

Tout n’a pas besoin d’être grand ou compliqué. Parfois, ce sont les petites actions qui font la différence. « Un test avec des roses importées sans housse plastique a reçu énormément de réactions positives », raconte Druijf. « Cela peut sembler petit, mais cela déclenche quelque chose. Cela montre que la durabilité peut être concrète, et même agréable. »

La prochaine étape est de mesurer les Cash & Carry allemands. « Chaque année, nous élargissons », dit Rens. « Des emballages à la mobilité, de la logistique à l’énergie et l’eau. Chaque pièce du puzzle rend l’image plus complète. »

La conclusion est claire : ceux qui osent mesurer prennent une avance, pour eux-mêmes et pour le secteur. Mesurer apporte de la compréhension, et la compréhension mène au changement. Et le vrai changement ? Il ne peut réussir qu’ensemble.

Mais le consommateur est-il réellement prêt pour cela ? Vous le découvrirez dans la partie 3 : ...